Le dernier cedre du liban - De Aïda Asgharzadeh - Theatre de l'oeuvre - Les beliers en tournee
Le dernier cedre du liban - De Aïda Asgharzadeh - Theatre de l'oeuvre - Les beliers en tournee

Le dernier cèdre du Liban

De Aïda Asgharzadeh
Mise en scène de Nikola Karton
Avec : Magali Genoud, Maëlis Adalle, Azeddine Benamara

AU THÉÂTRE DES BÉLIERS AVIGNON 2025


AU THÉÂTRE DE L’OEUVRE À PARIS
À PARTIR DU 18 SEPTEMBRE 2025

Eva, très intelligente mais surtout très en colère, est une jeune pensionnaire du Centre d’Éducation Fermé pour mineurs de Mont de Marsan.
Abandonnée à la naissance, elle ne connait rien de ses parents.
Pourtant, ce jour-là, convoquée chez le notaire, elle reçoit son héritage : des dizaines de micro cassettes et un dictaphone – la voix de sa mère sur des heures et des heures d’enregistrement.
La guerre du Liban, le discours d’Arafat à l’ONU, la chute du mur de Berlin… Anna Duval était reporter guerre.
Eva plonge alors dans toute une décennie de journalisme pour découvrir sa Grande Histoire à elle.

Tahar – Horsh Arz el-Rab. « la forêt des Cèdres de Dieu ». C’est un lieu un peu sacré pour nous. Au cœur de cette forêt, au milieu des autres cèdres centenaires, il y a un arbre noirci par le feu. C’est le seul. On dit qu’il a été foudroyé, comme ça, d’un seul coup. Un des plus vieux de la forêt. Il avait plus de 3000 ans, il parait. Quelques jours avant que tu arrives, je suis allé marcher à Bcharré. Jusqu’à cet arbre. J’ai gravi la montagne jusqu’à atteindre ce bois d’ébène. Et là, devant mes pieds, au creux de son tronc, j’y ai trouvé son fruit, intact.

EN TOURNÉE 2026/27
Contact diffusion :
Les Béliers en tournée / Camille / 07 86 41 93 71 / camille@beeh.fr


Fiche technique du spectacle sur simple demande


Le dernier cèdre du Liban

De Aïda Asgharzadeh
Mise en scène de Nikola Karton
Avec : Magali Genoud, Maëlis Adalle, Azeddine Benamara

Production Dani Menot
Contact diffusion : Les Béliers en tournée / Camille camille@beeh.fr


NOTE D’INTENTION DE L’AUTRICE

Quand j’étais petite, je ne voulais ni être maman ni maîtresse, mais reporter de guerre. J’y voyais l’altruisme, la culture, l’aventure, la liberté, l’adrénaline et une indépendance absolue. Puis, mon désintérêt pour le conformisme scolaire a fait chuter mes notes et avec elles, l’accès aux études de journalisme. Mes rêves de baroudeuse se sont dissipés, remplacés par le confort des salles de théâtre et des pages Word.
Il y a quelques années, j’ai appris la mort de Camille Lepage, journaliste française tuée en mission en Centrafrique. Elle avait 26 ans, presque mon âge. Mon premier réflexe fut de me demander : Qu’est-ce qui l’a poussée à traverser les frontières, la poussière et les balles pour transmettre une information qui, chez moi, apparaîtra en notification que je lirai à peine ? Comment n’a-t-elle pas perdu la foi malgré les horreurs ? Et enfin : Quelle vie gâchée. J’ai repensé à mes rêves d’enfance. Quand la mort ne me faisait pas peur et que la justice semblait tout dominer.
Et je me suis de nouveau intéressée à ce métier, dévorant biographies et documentaires. Au-delà de l’altruisme et du devoir de transmission, j’ai été frappée par la complexité d’être qu’impose le journalisme de guerre. Comment revenir à une vie « normale » ? Abandonner ceux qu’on ne peut aider ? Assumer le poids de sa responsabilité, sur le terrain comme à l’arrière ?
C’est pourquoi Anna est intense, intransigeante et fissurée. Mais comment refuser la vie quand on en voit tant disparaître ? Comment s’en occuper malgré tout ? Anna n’avortera pas d’Eva, mais ne pourra pas non plus l’élever. À Eva de se construire, avec tout cela. À l’heure où la planète brûle, où les explosions grondent, où l’éthique journalistique vacille partout, il me semble essentiel de mettre ce métier en lumière à travers ce qui nous unit tous : l’émotion.
Aïda Azgarzadeh


NOTE DE MISE EN SCÈNE

Ancien photographe et admirateur de Camille Lepage, jeune photoreporter partie trop tôt, je suis fasciné par ces « Kamikazes » de l’information, prêts à affronter le danger et l’horreur plutôt qu’une vie sécurisée en Occident. En commandant une pièce à Aïda sur ces “soldats” de l’information, je ne m’attendais pas à une œuvre dépeignant si justement les reporters de guerre, mais aussi un conflit universel : celui d’Eva, en quête d’elle-même après son abandon.
L’enjeu était de faire voyager le spectateur, de pays en pays, de personnage en personnage, sans jamais le perdre. Grand adepte de l’Espace Vide de Peter Brook, j’ai opté pour une scénographie minimaliste et transformable grâce aux lumières, qui rythment les changements d’espace et de temps. Elles servent cette histoire puzzle, s’imbriquant peu à peu dans l’esprit du spectateur, comme un lecteur découvrant des photos successives, tentant de comprendre une guerre qu’il ne verra jamais, mais qu’il pourra ressentir.
Sur le plateau, costumes et accessoires restent à portée de main. Grâce aux lumières, ils apparaissent comme des silhouettes, témoins impudiques à l’image des photographes de guerre. Les changements de personnages se font à vue, souvent par un simple accessoire, mettant en avant la virtuosité des trois comédiens. Les transitions, fluides et percutantes, rythment les lieux traversés dans Ce dernier cèdre du Liban comme un pouls, tantôt intense et sanguin, tantôt arythmique et déchirant. La musique, ciselée et organique, renforce cette sensation, reflétant la guerre fantasmée depuis l’Occident et révélant la rage et l’amour qui animent ces deux femmes.
Le son joue un rôle clé : l’unique héritage d’Eva est un enregistrement audio, seul lien avec sa mère. Là où d’autres ont des albums photos, elle n’a qu’un testament sonore, dernier témoignage d’amour d’une mère sans visage. La force du projet repose sur la virtuosité de l’équipe artistique, réunie autour d’une pièce sobre et puissante, résonnant tragiquement face à l’actualité et aux 54 journalistes morts en 2024.
Nikola Carton